Le pilotage
des risques est un véritable sous domaine du management de projet. C’est aussi
un des domaines, et une des techniques de pilotage, les plus passionnants.
C’est un mode
de management qui permet non seulement de prévoir les écueils potentiels, mais
mieux encore, de lancer longtemps avant qu’ils ne surgissent toutes les actions
possibles, soit pour éviter qu’ils n’apparaissent, soit pour les gérer quand
ces risques se transforment en problèmes.
La méthode
que j’utilise et préconise n’a rien d’original. Elle consiste en l’énoncé des
causes de risques, des risques eux-mêmes et des conséquences de ces risques.
Un bon risque
s’énonce sous la forme « Sujet verbe complément » (ex : les
utilisateurs rejettent le nouveau système).
Personnellement
je pars des causes, pour remonter aux risques, puis pour aller aux
conséquences.
D’autres savent partir des risques, pour en déduire les causes,
puis les conséquences.
Ensuite il
s’agit de donner des poids aux causes :
- Leur probabilité d’apparition
- Leur détectabilité
Quelques
explications complémentaires, ou quelques exemples, sont peut être nécessaires
à ce stade :
- Une cause peu détectable (faible détectabilité) peut demander une très grande attention
- Une cause avec forte probabilité va demander aussi une grande attention.
Pour imager
cela, pensez à une fuite de gaz inodore. Elle est indétectable par des humains.
Si l’installation est vétuste, nous aurons une forte probabilité et une faible
détectabilité, donc une réelle situation de danger.
Ensuite il
faut peser la gravité des conséquences. Pour notre fuite de gaz, les
conséquences sont fatales.
Nous avons donc un risque dont la cause est très
probable, dont la détectabilité est très faible et dont les conséquences sont gravissimes !
Il faut
agir !
C’est
exactement ce que propose notre méthode : identifier les actions à mettre
en œuvre, et les intégrer dans le planning de notre projet. Notre méthode de
pilotage des risques influe donc directement sur le projet, son planning et son
plan d’actions.
Elle est totalement intégrée au projet.
Dans le cas
de notre installation nous pouvons donc :
- Faire un état de la situation de l’installation (prévention)
- Installer des détecteurs de gaz (prévention)
- Réparer ou refaire les parties défectueuses (correction)
- Prévoir un plan d’évacuation en cas de fuite (prévention)
- Etc….
En mode
projet on s’appliquera à bien suivre ces risques, et l’évolution de leur poids
(ces poids évoluent bien sûr au cours du projet). Il ne s’agira pas de tout
« remonter » vers le comité de pilotage ou vers la hiérarchie, mais
seulement les risques les plus chauds (déterminés par la pondération) et ceux
qui méritent action de la part de ces destinataires.
Un dernier
point : une analyse de risque est un travail d’équipe. Ce n’est pas un
travail qui se fait seul dans un bureau, c’est un brainstorming qui doit
rassembler toutes les compétences présentes sur le projet.
Cette méthode
est particulièrement efficace. Elle est très analytique, et celui qui sait
suivre les différentes étapes avec son équipe dispose en fin d’exercice d’un
plan d’actions totalement adapté.
S’il sait en
effectuer un suivi, et une réévaluation périodique il avance en maitrisant ses
risques à chaque étape de son projet. Il dispose alors d’un tableau de bord des
risques et des actions associées, un outil précieux donc pour décider,
expliquer et communiquer.

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