Lâcher prise...
Il m'a fallu
du temps pour comprendre ce que cela pouvait signifier, et je ne peux prétendre
encore avoir tout compris, mais il me semble que je progresse...
Tout d'abord
j'ai été confronté à ce que je pourrais appeler le lâcher prise managérial.
Cela a
commencé par un consultant qui me conseillait de lâcher prise, en s'appuyant sur la démonstration que je maintenais
trop de contrôle.
Je ne suis
pas aujourd'hui bien certain que le dit consultant ait lui-même à ce moment
totalement lâché prise, puisque cette conclusion arrivait après un moment de
tension intense lors d'un entretien de coaching, mais peut-être avait-il généré
volontairement cette situation...
Il me
conseillait de lâcher prise dans
certaines situations de management,
et me promettait la peur de ma vie (sic), mais aussi de gagner une dimension
supplémentaire.
Fort de
l'opposition "trop de contrôle"/"lâcher prise" finalement
assez facile à appréhender je me lançais dans l'expérience lors de quelques
réunions de suivi de mes projets. Chaque fois que j'étais tenté de prendre ou maintenir le contrôle je me
demandais si cela était bien nécessaire. Si la réponse était non, je
m'abstenais ... en faisant en sorte de ne rien laisser paraître...
Je n'ai pas
eu la peur de ma vie, juste "quelques crispations" en attendant de
voir arriver les résultats escomptés, mais finalement force a été de constater
que cela fonctionnait, et fonctionnait bien.
La leçon
au bout de quelques mois d'exercices a été que :
- rien ne sert de maintenir le contrôle quand les personnes présentes ont le niveau d'autonomie ou d'implication (idéalement les deux) nécessaires.
- libéré d'un contrôle inutile les membres de l'équipe produisent mieux, et finissent par se libérer, cette fois ci dans la production d'idées et d'initiatives, donc beaucoup de bonnes surprises,
- ils assument d'autant mieux ce qu'ils ont produit (ça ne leur est pas imposé),
- libéré d'une tâche de contrôle peu utile, le manager peut se consacrer à l'écoute (auditive, visuelle, langage des mots et du corps, langage des émotions) de son équipe, et tirer profit, pour le bien de tous, de ce qu'il voit ou entend, des messages que les mots ne disent pas,
- il faut garder une certaine vigilance car il peut être quelquefois nécessaire de reprendre prise (capter les bons signaux),
- l'habitude se prend de lâcher prise, comme si le cerveau se décablait d'un mode "contrôle" en mode "lâcher", et au bout d'un certain temps cela devient le mode de fonctionnement "par défaut" en remplacement de l'ancien (sans annuler bien sûr la capacité de contrôle, mais cette fois-ci à bon escient).

Ensuite j'ai
pu aborder le lâcher prise personnel.
La meilleure
illustration est celle donnée par S André (lire son excellent livre "Le
secret des orateurs").
Lors d'un
discours, ou d'une présentation en public :
- maitriser son sujet,
- utiliser le "regard porté global",
- ne pas essayer d'interpréter les signaux du public, reçus grâce à ce regard (ndlr : écouter nos émotions ce sont des messages aussi),
- laisser faire notre cerveau, il est bien plus puissant que nous, il saura décoder les messages et les exploiter en temps réel,
- laisser notre cerveau, fort de ce qu'il a capté, adapter le discours (sur la base de ce qui est maîtrisé).
Quelques
exercices bien guidés permettent de s'entraîner, et quelques tests en situation
réelle (simulée ou non) permettent de se persuader que cette technique (qui ne
se limite néanmoins pas à cela) est très efficace
Il m'est
apparu récemment aussi deux exemples (très différents) de la puissance du
lâcher prise :
- lors d'une descente à ski (pour peu qu'on maîtrise la technique bien sûr) il est plus efficace de laisser son cerveau prendre les décisions plutôt que d'essayer de prendre le contrôle. Fort de notre maîtrise technique et de notre expérience, notre cerveau sait que faire ; vouloir prendre le contrôle revient souvent à penser en retard, s'emmêler (ça va vite) et conduit droit à la chute,
- la méditation, libère le cerveau d'un contrôle inutile, et lui permet de produire des idées, des états de lucidité rares, de se recabler sans contrainte.
Et bien sûr, il
y a aussi toutes les situations au cours desquelles il ne sert à rien de
vouloir contrôler, car il n'y a rien à contrôler, donc autant lâcher. Et c'est
autant de stress en moins...

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