dimanche 31 mars 2013

Mentors et filleuls


Sur le sujet "apprendre, toujours apprendre" pourquoi ne pas utiliser l'expérience des autres ? Ils ont vécu des expériences, des succès et des échecs ; ils ont des enseignements à partager.

Donnons nous des exemples,  qui, sur un sujet ou dans un domaine donné, nous indiquent la direction.

Je pense même qu'il faut aller plus loin et ne pas se limiter à "des exemples" mais qu'il faut se donner des mentors.

En prendre conscience et l'expliciter nous permet de mieux profiter de cet apprentissage et de cette relation.

Un mentor c'est un exemple, qui nous permet :
  • d'apprendre grace à ses actions,
  • de disposer de repères, d'un référentiel,
  • de disposer d'une critique, d'un miroir dans lequel nous projeter,
  • de poser des questions, de challenger des idées, de l'interroger et nous interroger.
Un mentor c'est donc à la fois une source d'apprentissage et une source de validation.

Il faut savoir en choisir plusieurs au cours de sa vie professionnelle (et pourquoi pas personnelle), chacun permettant d'aborder un domaine différent.

Mais si apprendre est important, transmettre l'est sans doute encore plus.

Pour cela il faut choisir des filleuls (plusieurs, mais peu) à qui transmettre. Je ne suis pas certains d'ailleurs que nous les choisissions, c'est notre parcours (notre destin diraient certains) qui les choisit pour nous.

Un filleul c'est :
  • un collaborateur dont je suis la carrière, même après que notre relation hiérarchique ait cessé
  • une personne dont j'aide la construction, que je conseille, et dont je facilite la carrière chaque fois que possible
  • une relation complice
  • une personne dont je peux être fier.


lundi 4 mars 2013

Le sport et la méthode

Il y a un an je faisais ici même le parallèle entre le lâcher prise et une descente de ski.

Dans les mêmes conditions, je réfléchissais la semaine dernière (le ski m'inspire), au parallèle entre les techniques sportives et les méthodes de travail.

En effet il est quelquefois difficile de convaincre un collègue, un collaborateur, voire même un service ou une entreprise entière d'adopter une nouvelle méthode de travail.
Dans certains contextes les processus ont mauvaise presse, les réunions sont décriées, tout rappel à la méthode est pris comme une agression.

Pourquoi y a t il tant de difficultés à exécuter des gestes préconisés par la méthode ?

Venons en au sport.

Le débutant au squash a très envie de taper très fort dans la balle, pour mettre son adversaire en défaut. Sa balle va alors soit s'écraser sur le fer, soit être reprise facilement .... et c'est l'effet inverse à celui qui était attendu qui se produit, notre débutant se retrouvant en position de faiblesse.

Le skieur débutant (adulte, car pour les plus jeunes cela est très différent) a lui aussi beaucoup de mal dans un premier temps à effectuer les gestes techniques nécessaires. Il va se pencher en arrière (alors qu'il faut accompagner la pente), faire du refus de virage (et finir dans le décor), mal répartir son poids (et donc ne pas tourner comme il le souhaite) ......

Le squasheur débutant comprend rapidement (disons après quelques jeux blancs et autant d'explications) qu'il vaut mieux en rester à des gestes techniques, de faire parallèle sur parallèle, de jouer près du mur, ......, pour ne déclencher son attaque qu'au moment le plus propice, par un geste technique lui aussi.
Il intègre le geste technique, la méthode donc, dans son jeu et sait l'exploiter. Il sait faire le geste "qui n'est pas si évident" parce qu'il a confiance en la technique de jeu qui lui a été enseignée.

De même, les gestes techniques du ski sont antinaturels (se pencher vers la pente par exemple ...) tant qu'ils n'ont pas été parfaitement assimilés, et deviennent réflexes dès qu'ils ont été intégrés par le skieur. 
Le skieur sait effectuer sa descente, en situation quelquefois difficile, via une succession de gestes non naturels, dont il sait qu'ils vont l'amener au succès, car c'est ainsi que se pratique ce sport (qui quand il est maîtrisé en devient sacrément agréable !).

Pourquoi savons nous faire en sport ce que nous ne savons pas faire dans le monde du travail ? Pourquoi l'adhésion aux méthodes peut elle être si difficile ?

Osons ces premières lignes d'explication :

  • en sport la sentence est immédiate, ou presque. Un 9-0 au squash prend à peine plus de temps qu'une chute de ski. Dans le monde du travail les problèmes peuvent mettre du temps à survenir (l'échec d'un projet arrive très longtemps après qu'il ait mal été spécifié .....)
  • en sport la reproduction, le test, donc l'entrainement, est facile. Un jeu de squash ou une descente à ski, ne prennent que quelques minutes. Dans le monde du travail les cycles sont plus longs (un projet peu durer plusieurs mois) et la reproduction bien plus longue elle aussi.
  • en sport les progrès se mesurent facilement (on finit par gagner des sets, par contrôler sa trajectoire, ...). Dans le monde du travail il faut mettre en place des méthodes (encore ...) de retour d'expérience pour tirer les enseignements d'un projet ou d'une activité et le délai de la relation cause/conséquence n'aide pas non plus à mesurer les progrès.
  • en sport il est toujours possible de regarder les autres faire, et d'apprendre de leurs échecs et réussites. Cela reste possible dans l'entreprise, mais cela demande la mise en oeuvre d'une dynamique de partage qui donne envie ...
  • il est sans doute plus facile pour certains de faire confiance à un professeur de sport (assimilable à un ami) qu'à un méthodologue (assimilé à un professeur, et un générateur de changement) ou un homme de processus ....
  • quand on fait du sport on s'amuse (en principe) et sauf cas rare le débutant a envie de progresser. Dans le monde de l'entreprise il faut savoir générer là aussi une dynamique de progression qui donne envie ....