mardi 15 juillet 2014

Engagez vous (bis) ! Extrait de "Chroniques managériales".


Suite à discussion avec un collègue, m'est revenue cette question que j'avais d'ailleurs posée autrefois, juste d’ailleurs avant de partir pour une longue mission en Espagne, "Qu'est-ce que l'engagement ?", ou plutôt "L'engagement a-t-il la même signification partout ?". 

Histoires ou souvenirs. 

L’histoire (vraie) qui suit est celle de deux personnes, qui se rencontrent en vacances. 

Tous deux sont originaires de notre très beau pays. A l'occasion d'un repas célébrant le 14 Juillet, l'un dit à son nouvel ami "L'année prochaine pour le 14 Juillet nous serons à la maison, viens donc manger chez nous avec ta famille". 

Les vacances s'achèvent, le temps fait son office et arrive le 14 Juillet suivant.
La famille invitée traverse la France en voiture est devant la porte tant espérée.

Ding Dong !

L'hôte ouvre la porte...et bien entendu s'étonne (litote), car il avait totalement oublié cette parole, en l'air pour lui, d'or pour son ami.
Ce que l'un avait exprimé, sous l'enthousiasme du moment, et rapidement oublié ensuite, l'autre l'avait pris pour un engagement ferme

Qui a tort ? Qui a raison ? Personne ! Sans doute auraient-ils pu mettre en place un processus de vérification, comme cela se fait dans un contexte industriel, mais, fort heureusement, dans la vie de tous les jours on ne procède pas ainsi !

Au fil de mes projets internationaux j'ai été confronté aux types suivants :
  • Ceux qui s'engagent par défaut, qui vous suivent par défaut, et leur loyauté est sans faille. On est bien plus souvent dans ce cas dans un rapport de personne à personne, avec une confiance maximum (qu'il faut savoir donner, et aussi savoir mériter).
  • Ceux qui s'engagent sur un objectif, sur un délai et un coût (idéal car dans une activité structurée par projets, c'est bien ce qui est attendu de leur part).
  • Ceux qui ne s'engagent pas tant qu'ils n'ont pas tout sécurisé. Tant que le moindre risque subsiste ils repoussent les échéances, ou disent NOGO lorsqu’il s’agit de décider d’avancer. Souvent ils repoussent tellement les décisions que le projet finit par mourir, car ayant perdu son sens avec le temps. 
  • Ceux qui s'engagent surtout sur le chemin, ils présentent ce que le patron ou le client veut se voir présenter, et s'engagent au sens où ils prennent le chemin qu'ils ont présenté, et ajustent au fur et à mesure (avec ce type d'engagement il faut s'attendre rapidement à l'annonce d'une semaine de retard toutes les semaines). 
  • Ceux qui engagent surtout leur fournisseurs, et ne servent que de passe-plat (mieux vaut alors travailler directement avec les dits fournisseurs). 
  • Les spécialistes du "T'as qu'à croire" (ndlr : expression empruntée à l'excellent Roland Meyer). Ceux-là vous disent ce qui vous plait, et ne s'engagent qu'à faire ce qui leur plait. 
  • Ceux qui disent toujours oui... 
Il y a aussi les utilisateurs de méthodes dites agiles ou l'engagement va porter sur temps et moyen, et l'objectif se construit de concert (client, fournisseur) au fur et à mesure de l'avancement. 

Je crois que la notion d'engagement doit être au moins le fruit d'une culture régionale, et d'une culture d'entreprise. A ceci doit s'additionner les difficultés du projet, le sentiment de maîtrise...

Pour que tout soit clair entre les différents contributeurs d’un projet, d’une entreprise, il vaut donc mieux expliciter les engagements. 

Chacun disant à quoi, pour quoi, avec qui, et jusqu’à quand il s’engage, le risque de l’incompréhension, et des différences culturelles (quelle que soit la portée de ce vocable) disparait.

 
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la découverte, "Chroniques managériales" est disponible:
 
Vous pouvez aussi consulter les premières pages ici


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