mardi 8 juillet 2014

L’écrit, le révélateur. Extrait de "Chroniques managériales"



Alors que je préparais ma thèse, un chercheur m’a dit : « Si tu penses que tu as des idées, si tu penses que ces idées peuvent faire avancer ton travail et ton domaine de recherche, alors écris, et cela te permettra de faire le tri, et de mettre toutes ces idées au propre ».

Chercheur expérimenté, il avait en tête l’idée (une bonne idée) que l’écriture est un tamis à idées, un tamis sans concession, car ce qui ne peut pas s’exprimer (donc ne peut pas s’écrire) n’est pas en voie d’achèvement. Ce qui ne peut pas s’écrire n’est pas fini d’être pensé, et mérite encore du travail.

Ayant appliqué son conseil (il y a 25 ans déjà), j’ai pu vérifier à quel point il était puissant.
Tout d’abord l’écriture filtre effectivement les idées. On croit avoir un point de vue, quelque chose à exprimer, et stylo en main rien ne sort : ce n’était même pas une fausse bonne idée, ça n’était pas une idée du tout …..

L’écriture nous force donc à travailler les sujets, à renforcer les arguments, à creuser plus, et aussi à faire des efforts de présentation et de style. C’est un catalyseur, un faciliteur de travail, car c’est un exercice qui nous pousse à aller plus loin, pour faire des sujets qui nous intéressent de vrais thèmes partageables.

Une fois exercée la fonction de filtrage, l’écriture est un révélateur, nous poussant à creuser, détailler, analyser encore. Elle nous pousse en nous-mêmes et nous permet de révéler ce que finalement nous ne savions pas avoir en nous.

Ce révélateur est si puissant qu’il fait (toutes proportions gardées) l’effet d’une drogue à accoutumance. En effet, il est si bon de se révéler à soi (en tous cas je le vis ainsi), il est si agréable de pouvoir aller plus loin dans l’expression de nos idées, que nous avons envie d’y revenir, encore et encore.

Au-delà de cet effet révélateur, l’écriture nous éclaire sur ce que nous savons (un texte rédigé facilement), sur ce que nous ne savions pas (un texte qui a demandé plus de travail que prévu) et sur ce que nous voulons partager avec les autres (il ne s’agit pas d’écrire sur tout, mais sur des sujets qui nous tiennent à cœur).

C’est évidemment un outil de partage fabuleux, dont nous sommes en tant qu’auteurs les premiers bénéficiaires. Ce partage avec nous-mêmes nous permet d’aller plus loin, et finalement de partager plus avec les autres.

L’écriture est alors une lecture de soi, puis une projection de cette lecture, une sculpture progressive de nos idées, qui se fait par étapes d’améliorations successives,  avant de les livrer aux autres.

A ce titre, l’utilisation de l’écrit dans le milieu professionnel permet de (re)passer par une étape de formalisation trop souvent oubliée ou malmenée.

Formaliser par l’écrit permet alors d’assurer clarté, complétude et cohérence, tout autant que partage et transfert. 

Ce (re)passage par l’écrit permet un (re)tour vers la précision et la qualité !
 

Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la découverte, "Chroniques managériales" est disponible:
 
Vous pouvez aussi consulter les premières pages ici


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