Alors que je
préparais ma thèse, un chercheur m’a dit : « Si tu penses que tu
as des idées, si tu penses que ces idées peuvent faire avancer ton travail et
ton domaine de recherche, alors écris, et cela te permettra de faire le tri, et
de mettre toutes ces idées au propre ».
Chercheur
expérimenté, il avait en tête l’idée (une bonne idée) que l’écriture est un
tamis à idées, un tamis sans concession, car ce qui ne peut pas s’exprimer
(donc ne peut pas s’écrire) n’est pas en voie d’achèvement. Ce qui ne peut pas
s’écrire n’est pas fini d’être pensé, et mérite encore du travail.
Ayant
appliqué son conseil (il y a 25 ans déjà), j’ai pu vérifier à quel point il
était puissant.
Tout d’abord
l’écriture filtre effectivement les idées. On croit avoir un point de vue,
quelque chose à exprimer, et stylo en main rien ne sort : ce n’était même
pas une fausse bonne idée, ça n’était pas une idée du tout …..
L’écriture
nous force donc à travailler les sujets, à renforcer les arguments, à creuser
plus, et aussi à faire des efforts de présentation et de style. C’est un
catalyseur, un faciliteur de travail, car c’est un exercice qui nous pousse à
aller plus loin, pour faire des sujets qui nous intéressent de vrais thèmes
partageables.
Une fois
exercée la fonction de filtrage, l’écriture est un révélateur, nous poussant à
creuser, détailler, analyser encore. Elle nous pousse en nous-mêmes et nous
permet de révéler ce que finalement nous ne savions pas avoir en nous.
Ce révélateur
est si puissant qu’il fait (toutes proportions gardées) l’effet d’une drogue à accoutumance.
En effet, il est si bon de se révéler à soi (en tous cas je le vis ainsi), il
est si agréable de pouvoir aller plus loin dans l’expression de nos idées, que
nous avons envie d’y revenir, encore et encore.
Au-delà de
cet effet révélateur, l’écriture nous éclaire sur ce que nous savons (un texte
rédigé facilement), sur ce que nous ne savions pas (un texte qui a demandé plus
de travail que prévu) et sur ce que nous voulons partager avec les autres (il
ne s’agit pas d’écrire sur tout, mais sur des sujets qui nous tiennent à cœur).
C’est
évidemment un outil de partage fabuleux, dont nous sommes en tant qu’auteurs
les premiers bénéficiaires. Ce partage avec nous-mêmes nous permet d’aller plus
loin, et finalement de partager plus avec les autres.
L’écriture
est alors une lecture de soi, puis une projection de cette lecture, une
sculpture progressive de nos idées, qui se fait par étapes d’améliorations
successives, avant de les livrer aux
autres.
A ce titre,
l’utilisation de l’écrit dans le milieu professionnel permet de (re)passer par
une étape de formalisation trop souvent oubliée ou malmenée.
Formaliser
par l’écrit permet alors d’assurer clarté, complétude et cohérence, tout autant
que partage et transfert.
Ce
(re)passage par l’écrit permet un (re)tour vers la précision et la
qualité !
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la découverte, "Chroniques managériales" est disponible:
- Sur Amazon
- Sur PriceMinister
- Sur notre site des Editions Solutions Clefs
Vous pouvez aussi consulter les premières pages ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire